fujijardins.com  
 

de ce qui reste : 2008 - 2009 - 2010 - 2011 - 2012 - 2013 - 2014 - 2015 - 2016- 2017 - [2018]

 

141109 : ichigo ichie

David Michaud Super Star ^_^

J'ai eu le plaisir de recevoir jeudi dernier Sophie Le Berre. L'une des cinq personnes ayant participée au "Shikoku Muchujin Tour" (voir ci-dessous). Sophie est botaniste, membre de plusieurs organisations horticoles et bien entendu, elle est spécialisée dans le domaines des plantes japonaises.

De passage dans la région, elle a tenu à venir me rencontrer, suite à quelques échanges par email que nous avions eus auparavant. Ce fut l'occasion d'évoquer son incroyable voyage et de partager une bonne tasse de gyokuro en contemplant mon petit jardin de mousse. Sophie n'était pas venue les mains vides, elle m'a offert un très beau cadeau : des graînes de chiso (sorte de menthe poivrée japonaise) collectées par ses soins lors de son séjour dans la maison Chiiori !!! J'adore ce lieu que je ne connais qu'au travers du livre "Vivre au Japon" d'Alex Kerr, dont vous pouvez voir une présentation vidéo dans les pages "ressources". C'est un endroit que j'ai toujours imaginé magique, un de ces lieux où l'on se trouve hors du temps... Sur les précieux conseils de Sophie, je vais à présent patiemment attendre le retour du printemps pour semer ces précieuses graînes. J'espère qu'au moins l'une d'elles germera...

Au sein de Chisôan, le temps nous a manqué pour parler de tout ce que nous avions sans doute chacun en tête, mais le contact est à présent fait, et nul doute, que j'aurai, dans un avenir proche l'occasion de vous reparler de Sophie et de Shikoku.

En attendant, je ne saurai que vous conseiller de visiter son blog et son nouveau site consacré à son voyage, si ce n'est déjà fait !

Note sur la photo de ce billet : Lors de notre premier échange par email, nous avions évoqué Sophie et moi, le nandina domestica, j'ai donc préparé à son attention, un chabana (arrangement floral pour le thé) comportant un grappe de fruits du nandina auquel j'ai rajouté une branche de fuji (glycine) pour notre première rencontre physique.

Belle rencontre, ichigo ichie.

 




121109 : Bientôt Noël !

Vous êtes en train d'écrire votre lettre au Père Noël ? N'oubliez pas de rajouter ce titre ! Ce livre réunit 240 photographies du XIXe siècle provenant d'albums conservés au musée Nicéphore Niepce de Chalon-sur-Saône. Présentées par David Michaud, ces photographies sont, comme souvent à l'époque, habilement coloriées à la main dans les studios japonais. Elles montrent aux Occidentaux l'image d'un Japon idéal tel qu'on le rêve à l'époque avec ses samouraïs, ses geishas, ses temples et ses cerisiers en fleurs. Un témoignage d'une époque révolue accompagné des commentaires de David, qui pour une fois a troqué son appareil photo pour un stylo. De belle facture, l'ouvrage est très agréable à consulter.

Et si vous souhaitez vous faire "la totale", complétez votre bibliothèque avec le premier livre de David, consacré cette fois au Japon contemporain. Profitez-en, la livraison est gratuite chez Amazon !


 




201009 : Shikoku Experience ( la fin )

Ce lundi était la dernière journée de voyage pour nos blogers comme nous l'apprend Sophie (finalement ce ne sont pas les plus jeunes les plus endurants !) sur son blog. Après une visite chez un producteur de bonsaï, à la Maison d'Accueil des Pèlerins, à trois temples perdus dans la montagne, la soirée s'est terminée en un savoureux repas dans une auberge traditionnelle avec un bon karaoke comme il se doit. A ce propos, jetez un oeil sur la vidéo de Florent... ça vaut le détour, surtout la dernière partie ! Apparemment une soirée bien arrosée !
(^_^)

David Michaud Super Star ^_^

Et toujours en complément, vous retrouverez de superbes photos sur les site de Franck et David, qui a bien fait de ne pas se lancer dans une carrière de crooner (voir la vidéo de Florent) !

Aujourd'hui, retour sur Tokyo, où nos amis auront quartier libre avant de retourner à l'aéroport...
Je tenais à remercier ici, Sophie, pour la régularité de ses propos, malgré la fatigue elle a toujours trouvé le temps de poster un à deux commentaires par jour. Bien entendu la chose était moins simple pour Florent qui a tout de même réussi à monter 8 vidéos en si peu de temps. Merci Florent. Merci également à David et Franck pour les superbes images "capturées live"... ça donne vraiment envie d'aller voir ce que vous avez vu...

Quoi qu'il en soit, chacun reviendra sans doute sur cette aventure dans les jours prochains pour donner plus de détails sur les excursions journalières auxquelles ils ont participé. Je ne puis que vous inviter à les suivre sur leur blog respectif.

Ce voyage avait pour but de faire connaître Shikoku à un plus grand nombre d'internautes... je ne sais pas si le pari sera réussi, mais en tout cas, je le souhaite. Je déplore cependant le fait que peu ou point d'infos ne soient disponibles en anglais sur les sites des sponsors qui ont financé ce voyage... Un voyage en Shikoku est-il reservé aux seules personnes parlant japonais couramment ?

En tout cas une belle aventure qui restera sans doute gravée à jamais dans les coeurs de ces heureuses personnes.

fin.

 




181009 : Shikoku Experience - J6 & J7

C'est à nouveau Sophie qui remporte la palme de la mise à jour régulière ! Certes, il est agréable de pouvoir suivre presque en direct ce périple, mais comme elle nous l'apprend, elle a tant de détails à raconter, tant d'explications à donner, tant de photos et vidéos, qu'elle envisage de créer à son retour un site dédié à ce voyage en Shikoku... indéniablement, c'est une bonne idée ! En attendant, pour le programme détaillé de ces derniers jours, je vous invite à vous rendre sur le blog de Sophie.

Durant ces derniers 48h, une chose a retenu particulièrement mon attention, et c'est pour moi l'occasion de décerner un nouveau prix "CQMFPB"... Je vous explique : lorsque j'ai postulé pour ce voyage, il n'était pas fait mention dans le programme proposé de la maison Chiiori (vallée d'Iya). Amoureux d'architecture traditionnelle, de minka et autres machiya, j'avais émis le souhait de pouvoir visiter cette maison si j'étais sélectionné... Hasard ou heureuse coïncidence, nos 5+1 blogers ont en tous cas, eu l'opportunité d'y passer une nuit, dormant tous ensemble autour du foyer central (irori) de cette vénérable demeure agricole datant de 1720. Photo ci-dessous par David.

Maison Chiiori

Il me faut ici mentionner le travail remarquable du passionné et passionnant Alex Kerr, propriétaire des lieux depuis 1973, mais surtout défenseur de ce patrimoine que les japoanais eux même négligent malheuresement. J'avais déjà eu l'occasion de vous parler d'Alex Kerr au travers d'un ouvrage publié en français :" Vivre au Japon". On y retrouve la maison Chiirori, mais aussi l'un des 10 machiya de Kyôto, qu'Alex Kerr a sauvé et que vous pouvez louer, lors d'un prochain séjour. Plus d'infos ici.

à suivre !

 




141009 : Shikoku Experience - J5

Ce soir Sophie nous a rédigé un article sur la visite de l'île-musée de Naoshima, et plus particulièrement le musée d'art moderne Chichu, dessiné par Tadao Ando. De belles photos sont visibles chez David et Franck. Tous deux reviennent également en images sur le ryokan Kobaitei Kotohira Grand Hotel de la veille (ambiance tatami quand tu nous tiens...).

Chichu Art Museum

Apparemment, il semble que la visite au Ritsurin Koen (programmée le 19 sur le site de Shikoku Muchujin) ait été avancée. Photos de ce parc magnifique chez nos deux photographes professionnels également. Dommage que ce moment soit aussi peu developpé... peut être le sera t-il au retour de nos blogers en France.

Vallée d'Iya

Enfin, c'est encore Sophie qui nous apprend que les jours prochains seront sans doute des jours blancs en ce qui concerne l'actualité des blogs. En effet, le petit groupe ira se perdre (façon de parler bien entendu !) en vallée d'Iya (photo ci-dessus), un coin sauvage qui servit de refuge au clan des Taira pendant la guerre de Genpei (lire le "Dit de Genji" pour plus de détails sur ce récit historique)... donc pas d'accès à internet...

à suivre !

 




13/10/09 : Shikoku Experience - J3/J4

Des petits problèmes de connexion à internet sur place, semblent avoir empêché nos 5 blogers de faire des mises à jour comme ils l'auraient souhaité. Donc pas de vidéo chez Florent, juste quelques photos. Sophie reste la plus bavarde et nous gratifie de 3 articles sur les temples Konpira-san et Zentsu-ji et la soirée d'hier passée au ryokan Kobaitei Kotohira Grand Hotel. Plus de photos sur le blog de David.

Mochituki

Parmi elles, la photo n°156 (ci-dessus) nous montre 2 messieurs en train de pilonner dans un usu (mortier) du riz gluant cuit à l'aide d'un kine (gros maillet en bois) pour la confection du mochi. Comme toute chose de la vie quotidienne au Japon, il existe un cérémonial pour cette préparation très "ryhtmique", elle est appelée mochitsuki. Le mochi est donc une pâte de riz gluante que l'on confectionne en boule ou en cube à l'aide de moules. Une fois sec, on fait griller le mochi pour le rendre croustillant sur le dessus, tandis que l'intérieur reste gluant ; mais on peut aussi le manger frais. On retrouve le mochi dans le zôni, la soupe de haricots rouges du 1er de l'an, appelée zenzai le reste de l'année. La pâte sert aussi à confectionner certains wagashi, gâteaux tradtionnels, comme le daifuku par exemple. Un de ces jours, si cela vous intéresse, nous parlerons cuisine. La confection de daifuku par exemple peut être simplifiée par l'emploi de farine de riz... mais c'est un autre sujet.

Mochituki

Autre photo du ryokan, toujours chez David. Concert privé de koto. Remarquez le chashitsu derrière construit à l'intérieur même de l'hôtel... ou, "quand la culture japonaise traditionnelle devient spectacle"...

J'espère en tout cas que nos amis pourront nous montrer le onsen, le bain chaud de l'hôtel... ça c'est un grand moment de "vie à la japonaise" ! Peut être l'occasion de décerner un autre prix "CQMFPB" !
(^_^)

à suivre !

 




1110/09 : Shikoku Experience - J2

Je crois que je vais pleurer...
Que d'évènements ! Que de rencontres ! ... et nous n'en sommes qu'au début de cette aventure !

Chez Sophie, vous trouverez (entre autres) une petite vidéo nous montrant le tsuboniwa de Madame Ozaki, la présidente de l'association Sikoku Muchujin. Si vous collez votre nez à l'écran de votre ordinateur, vous verrez, on s'y croirait !!!
;-)

tsuboniwa de Madame Ozaki

Je crois aussi que je vais décerner régulièrement ici, le prix "Ce Qui Me Fout le Plus les Boules", tant les journées de nos blogers font envie ! Alors commençons : si la visite du Chateau de Marugame, et le Chosa Matsuri font de bons nominés, je décerne le prix "CQMFPB" à....(roulements de taïko)... la rencontre avec Otani sensei !
J'ai pratiqué pendant 6 ans (lorsque j'habitais près de Paris) le kendo et le iaido à raison de 3 entraînements par semaine, alors une telle rencontre vous pensez bien que ça me retourne un peu !
;-)

Son dojo regorge d'armes diverses et de sublimes armures (Oyoroi) de samurai.

tamashigeri par Otani sensei



En plus nos petits veinards ont eu droit à une séance de tamashigeri, l'art de la coupe avec un vrai katana ! Vous pouvez admirer toutes les photos de l'ensemble de cette journée sur les sites respectifs de David et Franck. Chez ce dernier, dans la série consacrée à Otani sensei, observez bien le "mon" imprimé sur son kimono... et comparez le au logo de fujijardins... vous avez vu ? marrant non ? En fait il s'agit de la représentation d'une grappe de glycine, qui se dit fuji en japonais... et voilà, vous en savez un peu plus sur la signification du nom et du logo de fujijardins !
:-)

Un montage vidéo étant un travail assez long, espérons que Florent trouvera les ressources physiques nécessaires à remporter le challenge de nous offrir une vidéo montée chaque jour ! Souhaitons lui bon courage (et un peu de sommeil ) ! Et à nouveau, je vous invite à laisser des commentaires sur les blogs de ces personnes. Si vous appréciez ce qu'ils vous offrent, encouragez les ! Ils le méritent.

 




111009 :Shikoku Experience - J1

Ils sont tous bien arrivés en Shikoku ! Et à peine débarqués que nos 5 blogers sont déjà sur le pied de guerre pour nous faire vivre en direct (ou presque) leur expérience du moment !

Sophie, au saut du lit, s'est déjà empressée malgré le manque de sommeil, de nous faire partager la vue depuis sa chambre d'hôtel à Marugame, et nous explique le programme de la journée.


Florent quant à lui, a déjà trouvé le moyen de monter une petite vidéo de son arrivée et de sa rencontre avec les autres participants. Bien que je ne le connaisse pas, il est à mon avis fan de Sofia Coppola (vous comprendrez en regardant sa vidéo) !

Florent Porta

Enfin, un témoignage original et coloré, sur le blog d' Aki, une jeune illustratrice au vif coup de crayon.

Aki - Illustratrice

Et bien entendu, David (lejapon.fr) n'est pas en reste, avec ses magnifiques photos.

A nouveau je vous invite à suivre cette aventure, nul doute que ces 5 compères (6 avec David) ne manqueront pas de nous faire découvrir des choses originales et merveilleusement belles !

Et surtout n' hésitez pas à laisser des commentaires pour les encourager (et si vous pouvez glisser en plus une petite allusion à fujijardins, là, c'est à moi que vous ferez plaisir ! ).
;-)

@+ pour une nouvelle "Revue de Blogs" !

 




091009 : Shikoku Experience

SHIKOKU

Ca y est... ils sont partis...à 19h20...
Qui ?
Les heureux gagnants du concours organisé par l'association japonaise " Shikoku Mushujin" (litt."Ceux qui aiment Shikoku"). Shikoku, c'est bien évidemment l'une des 2 îles qui se trouvent au sud de Honshu, l'île principale de l'archipel nippon (infos wikipedia ici).

Pourquoi ce concours ? Pour promouvoir le tourisme en Shikoku (et oui, il n' y a pas que Tokyo/Kyoto à visiter au Japon ! ). Shikoku, outre son pélerinage des 88 temples, est célèbre (entre autres) pour l'un des plus beaux jardins de type kaiyûshiki , certains diront même le plus beau d'entre eux : le Ritsurin Koen à Takamatsu que je présente rapidement sur cette page.

Alors vous allez me dire, pourquoi je vous parle de ça ? Et bien parce que, moi, je ne pars pas !
:-(
Ce n'est pas faute d'avoir envoyé ma candidature... mais malheureusement, je n'ai pas réussi à retenir suffisamment l'attention du jury... "suffisamment", car on m'a proposé d'être la "roue de secours"... de remplacer un hypothétique malchanceux qui ne pourrait se présenter au départ. Est-il utile de préciser que je suis heureux de ne pas avoir à tenir ce rôle aujourd'hui ?

Les 5 participants vont donc avoir le privilège de visiter une partie du Japon pas très touristique pour l'heure et vont suivre un programme chargé pendant les 2 semaines à venir ! Leur rôle sera de nous faire vivre leur expérience au travers de leur blog ou site respectif (liste disponible sur le site de l'association). A noter qu'ils seront accompagnés par David Michaud du rafraîchissant blog "lejapon.fr".

Le blog de Sophie Le Berre, est à mes yeux le plus intéressant de tous, car en relation directe avec les jardins japonais. Je vous invite donc à le visiter quotidiennement pour suivre "Les bonheurs de Sophie". N'hésitez pas à lui laisser un commentaire, ça lui fera plaisir !

Quant à moi, j'ai décidé de me consoler comme je pouvais... mais nous parlerons de celà une prochaine fois...
;-)

En attendant, j'aurai l'occasion de revenir tout au long des 15 prochains jours sur certaines étapes de ce voyage de découverte... une façon pour moi, de participer, d'une certaine manière, à cette aventure.

à suivre...

 

 


100909 : Shoji & Cie.

Fabrication des shoji

Il y a peu, un lecteur me demandait dans un email quelques détails sur les moyens que j'avais employés pour la fabrication des shoji de Chisôan, ma cabane à thé. Effectivement, un ou plusieurs shoji peuvent apporter facilement une ambiance japonaise dans une pièce "bien d'chez nous", soit en les plaçant contre une fenêtre, soit en les utilisant comme moyens de séparation. Je vous propose donc de revenir sur la fabrication de ses "fenêtres japonaises".

En premier lieu, la méthode que j'ai utilisée est une adaptation personnelle de la méthode traditionnelle japonaise qui est beaucoup plus complexe (tenons et mortaises). Pour plus de détails sur cette dernière, vous pouvez vous référer à ce livre.

La première des choses à faire, est de se dessiner un "plan" pour déterminer les dimensions du shoji et des carreaux dessinés par les "croisillons" qui le rendent rigide et supportent le papier. Ensuite, il faut couper les tasseaux de bois à l'aide d'une scie à onglet.

Découpe à la scie à onglet

Deuxième étape, faire une encoche aux deux extrémités de chacun des tasseaux correspondant aux côtés "Gauche" et "Droit" du shoji. L'encoche doit avoir la taille de la largeur des tasseaux "Haut" et "Bas".
Ci-dessous les morceaux avant assemblage.

Découpe d'emboîtement

L'assemblage est réalisé à l'aide de colle à bois. Dans mon cas, la hauteur de l'encoche est moins profonde que la hauteur des tasseaux "Haut" et "Bas". De fait, ils débordent respectivement de 10mm et 5mm. Ces parties viendront se loger dans les rainures aménagées dans les montants de la structure de Chisôan et permettront aux shoji d'y coulisser horizontalement.

Encollage

Bien vérifier l'équerrage des morceaux de bois. Le shoji doit être parfaitement rectangulaire.

Equerrage

Le résultat après encollage. Poncez les extrémités.

Sohji_2

Ensuite, il faut coller des baguettes à l'intérieur du cadre principal du shoji, baguettes dans lesquelles vous aurez découpé des encoches à intervales réguliers. L'encoche doit être découpée sur la moitié de la largeur de la baguette.

Sohji_2

Puis insérer et coller les autres baguettes, découpées de la même manière, avec encoches. L'ajustement des encoches doit être précis au millimètre. Il faut prendre un grand soin à les découper, mais une simple scie sauteuse suffit. Commencer par entailler les côtés de chaque encoche, puis à l'aide d'un ciseau à bois et d'un marteau, faire sauter le morceau de bois "en trop".

Sohji_2

Enfin, les dernières baguettes sont positionnées pour former les "carreaux" du shoji.

Sohji_2

Un petit coup de ponçage au papier de verre fin, et l'on peut appliquer une lazure pour teinter le bois.
Le collage du papier s'effectue sur l'une des deux faces (celle qui sera positionnée vers l'extérieur) avec de la colle à bois, tout simplement. Pour le choix du papier, il faut faire des essais selon le résultat que l'on souhaite obtenir. On trouve facilement des papiers dit "créatifs" dans les magasins spécialisés, dont les grammage, les textures, voir, les coloris, sont autant de possibilités qui s'offrent à vous pour la confection de vos shoji.

Sohji_2

Pour les grandes surfaces à recouvrir, sachez qu'au Japon, le washi (litt. "papier japonais") est vendu en rouleaux de faible largeur. On recouvre alors les shoji par des "bandes" posées horizontalement de haut en bas et se superposant de 4 à 8 mm environ (en fait cela dépend des proportions du shoji, c'est avant tout une question d'harmonie). Sur la photo ci-dessous, les bandes de washi sont d'une largeur de 2 "cases" en ce qui concerne la hauteur, et 2 cases également pour la largeur, mais posées de manière décalée par rapport au cadre de bois. D'où la sur-épaisseur visible au centre des "cases", toutes les 2 cases. Ce genre de positionnement est le plus classique. Aujourd'hui, on sait faire des largeurs plus importantes de washi, et le côté pratique l'emporte plus souvent sur le côté traditionnel, comme partout.

Sohji_2

Pour ma part, les raccords des différentes feuilles de papier que j'ai utlisées pour les grands shoji, sont situés sur les baguettes, ce qui les rend invisibles de l'intérieur de Chisôan. Le résultat ci-dessous.

En espérant que ces quelques lignes vous aideront dans vos projets de réalisations. Il n' y a rien de bien compliqué, il faut juste prendre son temps et être minutieux... comme au jardin !

;-)

Shoji @ Chisoan



300809 : Un "fuji no chae" bien particulier (suite et fin)

Le vendredi 14 août 2009 restera gravé dans ma mémoire à jamais. J'attendais cette date avec impatience. J'ai eu en effet le plaisir durant 3 jours de recevoir la visite de la famille Sakamoto, tout droit débarquée de Tokyo. Voilà près de 2 ans que je corresponds régulièrement avec Wakako-san et au fil du temps une réelle amitié est née. Wakako-san pratique le thé Urasenke, aussi, lorsqu'elle m'a appris qu'elle envisageait de venir en France avec son mari et son fils, je me suis dit que l'occasion était trop belle pour la manquer ! J'ai donc lancé une invitation pour un "fuji no chae" à laquelle elle répondit avec enthousiasme.

Ce fut comme un rêve éveillé... j'avais l'occasion, chez moi qui plus est, d'offrir un bol de macha à des japonais... des "vrais" japonais je veux dire !!! (^_^). Pour l'occasion, Wakako-san avait apporté des wagashi (litt. "gâteaux japonais").

Okashi

Rien que l'emballage est magnifique... on n'a même pas envie de l'ouvrir tellement c'est rafiné !
Cela dit, une fois ouvert, le spectacle n'en est pas moins appréciable. Une vraie sensation de fraîcheur ! Ce kashi (litt. "gâteau") appelé Iwamura, se compose d'une prune confite (ume) emprisonnée à l'intérieur d'une gelée sucrée transparente. Le résultat ressemble à un bloc de glace, d'où la suggestion de fraîcheur que nous avons particulièrement appréciée en cette chaude journée particulièrement ensoleillée. La pièce de bois (kuromoji) sert à couper et à porter à la bouche le gâteau.

wagashi

Pour les japonais le passage des saisons est une chose essentielle. Ainsi les wagashi sont toujours confectionnés et servis en fonction d'une période bien précise de l'année. L'été étant particulièrement chaud au Japon, on apprécie tout artifice qui puisse apporter un peu de fraîcheur, d'où cet aspect "glaçon". De plus, le Iwamura est véritablement rafraîchissant, puisqu'il passe quelques heures au réfrigirateur avant d'être dégusté. Oishikatta (c'était bon) !!!

Mais revenons au début de cette fin d'après midi. Il était 18h30 lorsque je proposais à mes invités de commencer les préparatifs pour le thé. Pendant qu'ils admiraient, depuis la terrasse, le jardin que je venais d'arroser et écoutaient le bruit de l'eau venant du tsukubai, je m'affairais dans le mizuya (la "salle d'eau", salle de préparation en fait). La première des choses à faire est d'allumer le feu de charbon de bois afin d'obtenir de belles braises pour chauffer l'eau. Pendant que le feu partait, je me lançais dans la confection d'un chabana (arrangement floral) que je positionnais au pied du kakejiku (rouleau orné d'un kanji ou d'un texte) dans le tokonoma (alcôve honorifique) de la pièce principale. Bien que la photo ci-dessous ait été prise à la fin du temae (terme désignant le protocole de préparation du thé), voilà à quoi cela ressemblait. Un simple dahlia rose mordoré de blanc, dans un vase blanc lui aussi, placé à côté du kanji "wa" (litt. : harmonie).



Enfin, j'allumais un encens pour purifier et parfumer la pièce. Petite vérification du feu : les braises commençaient à se former, mais il me fallait encore improviser une second tsukubai juste devant le nijiriguchi, porte d'entrée du sôan. Pourquoi un second tsukubai ? La réponse est simple. Le premier tsukubai est en fait un élément de décoration. Le circuit fermé de l'eau, élimine de fait son utilisation pour les ablutions rituelles (temizu). J'ai donc simplement mis à disposition de mes invités une vasque remplie d'eau pure, afin qu'il puisse l'utiliser à bon escient sans avoir peur de s'intoxiquer ! Je dois dire que j'étais assez content du résultat. La vasque en verre, tout comme le gâteau et le bruit de l'eau, participait à créer une atmosphère de fraîcheur (et de pureté grâce au verre). La lumière filtrant dans le feuillage des bambous, apportait une petite touche supplémentaire bien agréable.

tsukubai improvisé

A peine terminée cette mise en place que les braises étaient à présent prêtes. Après les avoir placées dans le brasero portatif (okiro) à l'aide de hibashi (litt. "baguettes en fer"), je positionnais le tetsubin (bouilloire munie d'une anse et d'un bec verseur) au dessus. L'eau se mit alors à bouillonner légèrement à l'intérieur du tetsubin, provoquant un son que les japonais appellent "matsukaze", qui évoque le bruit du vent soufflant dans les branches d'un pin. J'adore ce son, c'est très reposant, surtout lorsque le bouillonnement n'est pas trop important, chose impérative à respecter lorsque l'on utilise un tetsubin.

Tout était à présent prêt pour accueillir mes invités. Après un dernier tour d'inspection pour m'assurer que je n'avais rien oublié, je me dirigeais vers la terrasse et arrivais au chûmon, le portillon qui sépare le jardin en deux parties (sotoroji et uchiroji, qui dans mon cas, correspondent respectivement à la partie chaniwa et karesansui du jardin). Là, j'échangeais avec mes invités un salut à distance, puis m'en retournais m'enfermer à l'intérieur du mizuya, tout en ayant bien pris soin de laisser le portillon ouvert, pour leur indiquer qu'ils pouvaient me rejoindre.

C'est un moment bien particulier que cet instant, où à l'intérieur du mizuya, on est coupé de ses invités, et on ne les perçoit plus que par les bruits qu'ils peuvent faire. Ainsi, assis en seiza, je prétais attention aux moindres indices sonores pouvant m'informer de leur progression vers Chisôan. Bientôt, je les entendis approcher. Puis un bruit de clapotis d'eau m'indiqua que mon premier invité était juste devant le nijiriguchi et pratiquait ses ablutions (temizu) avant d'entrer. Court silence. Puis j'entendis le son de l'ouverture de la porte, suivi d'un petit cri d'étonnement tout de suite étouffé... mon premier invité découvrait pour la première fois l'intérieur du sôan, et au son de sa réaction, je savais, caché derrière ma paroi de papier, que le travail effectué depuis près de 2 ans avait fait son effet. J'étais à la fois rassuré et fier je l'avoue. Après ce moment euphorisant, je me concentrais à nouveau sur mes invités. A présent le bruit des vêtements sur les tatami m'indiquait qu'ils étaient tous rentrés et avaient pris place. Chuchotements complices entre eux, puis au bout de quelques minutes, silence total. Le signal pour moi, qu'ils m'invitaient à les rejoindre.

Une profonde inspiration et j'ouvrais le shoji pour faire mon apparition (normalement, l'hôte n'est pas censé avoir vu ses invités avant cet instant). Nouvel échange de saluts et j'adressais à chacun des membres de la famille Sakamoto, tous mes sincères et profonds remerciements pour l'honneur qu'ils me faisaient d'être présents dans mon humble "cabane au fond du jardin". Puis, je commençais à préparer le thé en Obon temae, c'est à dire un protocole de préparation utilisant un plateau rond. Enfin, ce fût Wakako-san qui conclût ces deux heures et demi de thé, qui passèrent aussi vite qu'une poignée de minutes.

chae @ fujijardins
Votre serviteur pendant chasentoshi.

Wakako-san temae
Wakako-san purifiant le chashaku.

Kotaro-chan
Kotaro-chan faisant honneur à l'usucha préparé par sa mère.

Bien entendu, il est difficile de retranscrire avec des mots ce que nous avons partagé, et d'une certaine manière, celà reste assez intime. Je garderais donc jalousement et précieusement ces instants dans un coin de ma mémoire. Je puis néanmoins révéler que j'ai été bouleversé par la gestuelle et le port de Wakako-san. A partir du moment où elle avait enfilé son yukata, ce n'était plus la même femme. Certes le vêtement contraint certains gestes, mais c'était bien plus que ça. C'était comme si le fait de porter un habit traditionnel, faisait ressurgir en elle un héritage corporel hérité de lointains et nombreux ancêtres... Il m'est arrivé d'assister à des chanoyu réalisés par des femmes occidentales portant le kimono, mais jamais je n'avais ressenti pareille chose. Force est de constater que mettre un vêtement japonais ne suffit pas à vous rendre grâcieux/grâcieuse pour autant (c'est bien souvent plutôt l'inverse qui se passe).
Porter un kimono est une chose, se comporter en japonais(e) en est une autre...

Tout cela m'a rappelé à quel point il est important de rester humble face à cet art que nous tentons de maîtriser, mais qui nous reste étranger. Malgré tous mes efforts, je ne suis pas certain de pouvoir atteindre un jour la paisible perfection gestuelle de Wakako-san.

Nihonjin ni naritai !
(^_^)


110709 : sudaregaki

Des détails sur la réalisation des sudaregaki (du nom des "stores" sudare qui ornent les fenêtres ou avant-toits des demeures traditionnelles séparant en deux le jardin m'ayant été demandés, j'en profite pour faire ce billet "flash-back".

La première étape consiste à définir les dimensions des barrières en fonction de l'espace à fermer, des perspectives à créer, des zones à masquer, etc. Dans mon cas, les barrières ont une double fonction. Cacher ce qui se passe derrière, et donner l'illusion que le jardin et plus large. Pour réussir cet effet, je suis parti sur des barrières de type sudaregaki qui, avec leurs tiges de bambou placées à l'horizontal, donnent cette illusion d'élargissement (c'est exactement la même chose que lorsque l'on pose des lambris à l'horizontal dans une pièce pour l'agrandir visuellement). Le second point était de ne pas les faire monter trop haut, afin de ne pas "casser" cet effet visuel. 120 cm de hauteur se sont avérés être une bonne taille dans mon cas de figure.

chadogu

Seconde étape, planter des piquets de soutien dans le sol. Nous avons utilisé des petits poteaux traités en autoclave, enfoncés d'environ 50 cm dans le sol. Pour ce faire, il faut creuser un trou assez large, placer le poteau et verser tout autour des cailloux et graviers pour le stabiliser. Bien tasser le tout à l'aide d'un autre pieu, puis finir en recouvrant de terre.

takegaki

Troisième étape, la fixation sur les pieux à l'aide de vis inox, des cadres des barrières réalisés en tasseau de pin de section carrée. Cette section est à déterminer en fonction des dimensions totales de la barrière, plus elle sera grande, plus la section des tasseaux devra être importante. L'important étant de garder un équilibre visuel harmonieux. Nous avons choisi ici du bois non traité, car nous souhaitions obtenir un vieillissement rapide du bois pour un effet "wabi-sabi", mais un bois traité fera tout aussi bien l'affaire et demandera moins d'entretien. Il faut savoir qu'un takegaki (barrière de bambou) a une durée de vie de 5 à 10 ans. Au Japon, ils sont reconstruits régulièrement.

barrières en bambou de jardin

Etape suivante : on fixe deux bambous verticaux sur l'intérieur des deux tasseaux aux extrémités de la barrière. Ils sont maintenus par une vis inox (penser à faire un avant-trou à la perceuse pour ne pas éclater le chaume de bambou). Ensuite, il suffit de glisser les chaumes horizontaux les un au dessus des autres, dans les "gorges" formées par les bambous verticaux. Un fois arrivé en haut du cadre de la barrière, on maintient le tout en place à l'aide d'autres chaumes verticaux vissés sur les montants hauts et bas du cadre.

takegaki

Ci dessous, une photo d'une réalisation nippone. La très grande qualité des bambous utilisés est la garantie d'un résultat impéccable. Pas facile de trouver dans nos régions de tels chaumes. Cela dit, rien ne vous empêche de remplacer les bambous horizontaux par une canisse pliée en 2 ou 3 et maintenue par du fil de cuivre ou de la ficelle (noire de préférence). Les brandes de bruyères, ou encore les canisses en osier, donnent de très bons résultats visuels également, nous aurons l'occasion d'y revenir.

barrière de bambou japonaise

Bien d'autres types de barrières sont abordés dans le très documenté ouvrage disponible en français aux éditions Eyrolles, présenté ci-dessous. C'est une véritable mine d'or pour qui veut s'essayer à ce genre de confection ! Vous pouvez consulter le "feuilletage vidéo" de ce livre et la présentation d'un autre sur cette page.


J'espère que ce billet vous aura été utile et n'hésitez pas à me poser vos questions, je réponds parfois avec un peu de retard, mais je réponds toujours !
(^_^)





050709 : fuji no chae

chadogu

"fuji no chae" pourrait se traduire par "rencontre autour du thé de fuji (jardins)". Le terme chanoyu incorporant une notion formelle, j'ai préféré utiliser ici le terme de chae. De quoi s'agit-il exactement ? Tout simplement d'une invitation à la découverte du macha, ce thé vert en poudre que l'on utilise lors de chanoyu. De manière moins formelle donc, c'est l'occasion pour moi de préparer un chawan (bol à thé) à l'attention des personnes qui me font la gentillesse de venir me rendre une petite visite. Cette année encore, vous êtes déjà 5 à vous être déplacés pour venir voir mon "petit coin de Japon", sachez que maintenant que Chisôan est opérationnel à 80%, vous aurez la possibilité, si vous le souhaitez, de participer à un fuji no chae et de repartir avec ce petit fascicule explicatif, dont je vous propose un aperçu ci-dessous. Alors, à bientôt !

(-_^)

chadogu


260609 : O tanjôbi omedetô ! (bon anniversaire !)

chadogu

4 années passées à bichonner son jardin... ça valait bien un peu d'auto-congratulation ! Alors voilà, je me souhaite un bon anniversaire !
(^_^)

Bon... ça c'est fait...

Jour pour jour, il y a 4 ans, je donnais le premier coup de pelle dans ce sable recouvert d'une faible épaisseur de diverses herbes grillées par le soleil, sans trop savoir ce que j'allais pouvoir faire pousser "là dedans". Finalement, avec un peu d'huile de coude, les choses ont bien changées. Mais ce dont je suis le plus heureux, c'est d'être arrivé à "élargir" visuellement le jardin. La barrière de bambou participe en premier lieu à cet effet. A ce propos je reviendrais prochainement sur sa construction, la question m'ayant été posée par un lecteur.

Pour la première fois, je vous propose 2 photos prisent avec du recul, une vue "d'ensemble" réservée normalement à ceux qui visitent le jardin (au passage un grand merci à Mathieu et à Ilona pour leur venue respective aux fujijardins !). Surtout sur la première photo, on peut se rendre compte de la petite superficie du jardin et du décor environnant. Sur la deuxième photo, le résultat à ce jour, des efforts réalisés pour essayer d'abaisser le regard, de proposer de nouvelles perspectives, une nouvelle échelle de lecture (voire plusieurs...), de créer la surprise et l'inattendu dans si peu d'espace.

Il reste encore beaucoup à faire, surtout en ce qui concerne le jardin intérieur (uchiroji), celui qui entoure Chisôan et qui incorpore le karesansui. Encore de bons moments en perspective à partager avec vous, chers lecteurs !

tsukubai


010609 : Taille "à la japonaise".

chadogu

"Niwaki : Taille et conduite des arbres et arbustes à la japonaise", est un nouvel ouvrage que je viens de rajouter dans la partie "fujithèque". La taille de végétaux est une discipline incontournable lorsque l'on se lance dans un projet de jardin (pas forcement "japonisant" d'ailleurs). Bien souvent, lorsque l'on débute, on envisage la chose avec une certaine anxiété : peur de couper trop, peur de ne pas couper suffisamment, peur de blesser l'arbre, etc... bien des questions et des freins viennent entraver notre volonté de "passer à l'acte". Et pourtant, il est nécessaire de tailler. Pour garder l'équilibre du jardin avant tout, mais aussi pour les arbres et arbustes eux-même, que la taille fortifie (lorsqu'elle est bien réalisée bien entendu).

Bref, je ne vais pas paraphraser ce qui est expliqué au travers de cet ouvrage qui explique pas à pas diverses techniques de taille"à la japonaise", je vais simplement vous livrer une illustration personnelle de ce que la taille peut apporter au jardin. La photo ci-dessus, montre une vue du tsukubai en mars 2006. Je venais de planter un cotoneaster lacteus tout chétif. J'avais déjà à l'époque éliminé toutes les branches que je ne voulais pas garder, et en avais sélectionné seulement deux (la deuxième se trouve cachée par la lampe). La branche principale, en diagonale me semblait être intéressante à travailler. Je me suis donc efforcé de lui modeler un "nuage" à son extrémité pour venir "fermer" horizontalement cet endroit. De même, j'ai laissé se developper la seconde branche, afin qu'elle vienne occuper l'espace situé entre la lampe et les barrières. Le même travail sera effectué ici, mais ne sera "visible" que dans quelques années. Enfin, une troisième branche basse est conduite pour combler le vide entre la base de la lampe et la "pierre arrière" du tsukubai. Ci-dessous, le résultat à ce jour, 3 ans après donc.

tsukubai

 

 


160509 : Tokumei Teien

chadogu

Petit rappel : ce que j'appelle tokumei teien (litt. "jardin anonyme") ce sont tous ces petits bouts de verdures que l'on trouve un peu partout dans les rues et moindres recoins des villes nippones. Ce sont tous ces endroits où la Nature est recréée par la main de l'homme et offerte à nos regards de passant, d'invité ou de curieux ! Je vous ai déjà présenté par le passé (voir les "Archives"), quelques uns de ces endroits, découverts par hasard la plupart du temps. En voici un nouveau.

Il s'agit d'une devanture de restaurant (je crois), comme semble le signaler le noren (sorte de rideau bas que l'on trouve à l'entrée des commerces et sur lequel est généralement imprimé le nom de l'établissement ). Ici aussi, encore une composition toute en sobriété mariant béton lisse, parois en bois et végétaux. Un superbe mizusashi creusé dans une pierre naturelle, brodé de bambous nains, ophiopogons et autres graminées. Deux érables viennent apporter de la verticalité à cette composition végétale essentiellement horizontale. Verticalité reprise par la façade du restaurant elle-même, mêlant un dynamique jeu de trames successives béton / bois. Vous aurez noté les silhouettes graciles des érables qu'une taille experte entretient sans aucun doute possible.

A ce propos, nous reparlerons prochainement de ce que l'on appelle niwaki (litt. "arbre de jardin"), ces arbres taillés "à la japonaise" qui ont parfois de fausses allures de "bonsai géants". Je vous présenterai 2 ouvrages spécialisés dont l'un est à paraître en septembre prochain.

à très bientôt !

 


280409 : Haiku du matin...

chadogu

Je me souviens parfaitement bien de ce jour de printemps... j'étais en CM1... je rêvassais en regardant l'ombre des branches qui se projetait, au travers des baies vitrées proches, sur les pages blanches de mon cahier. Le balancement des feuilles dans le vent animait mes pages vierges d'un spectacle dont je n'arrivais à détacher les yeux... je trouvais ça beau... je trouve toujours ça beau...

... ce matin, avant d'aller travailler, je suis allé, comme presque tous les matins en ce moment, me "poser" quelques instants à l'intérieur de Chisôan. J'avais enlevé les protections des fenêtres pour bénéficier d'un rayon de soleil qui avait percé entre deux averses. Quel spectacle ! L'ombre du sumac dehors m'a soudain fait remonter le temps... mais je n'étais pas en CM1, non, non... j'étais bien plus loin dans le temps, et bien plus loin géographiquement : j'étais au Japon, celui que j'aime tant, celui du XVIe siècle... une réminiscence d'une vie antérieure ? j'aime à le penser. Ces quelques minutes de contemplation m'ont inspiré des mots que je vous livre.

Dansent-elles pour moi
Les ombres sur les shoji
matin d'avril

 


chadogu

Chose promise, chose due : vous trouverez dans la partie folio les dernières photos de l'avancement des travaux intérieurs de Chisôan. Pour l'occasion, j'ai confectionné un vase en bambou (hanaire) et me suis essayé au chabana, l'arrangement floral propre au thé. Le résultat est ce qu'il est, mais il a été fait avec coeur et sincérité et est à l'image de tout ce que j'ai entrepris à ce jour pour mon projet fujijardins : à savoir une tentative de captation esthétique de l'essence du wabisabi à l'aide de moyens occidentaux.

Je suis heureux de vous offrir ce chabana numérique.


060409 : Chawan, chaire et mizusashi

chadogu

Je vous ai évoqué en février dernier, le travail commandé auprès de la céramiste Ulla Fröhle (Poterie du Héron à Messanges), il était question de la réalisation d'un chawan (bol à thé). La photo ci-dessous vous présente le bol terminé, avec son emaillage brun foncé presque noir, accompagné d'un mizusashi (récipient à eau froide) et d'un chaire (pot à thé). Je remercie infiniment Ulla de s'être prêtée au jeu (c'était la première fois qu'elle réalisait ce genre de pièces) et d'avoir créé ces objets avec toute son énergie et son coeur. Durant ces quelques semaines de "création commune", j'ai été dans un état d'excitation assez intense : le façonnage, le stress de la cuisson (la pièce va t-elle résister ?), la réflexion sur le choix de la couleur, et enfin la découverte du résultat final à la sortie de la deuxième cuisson... D'un certain point de vue, je suis triste que les pièces soient à présent terminées, mais heureux de pouvoir enfin les utiliser. Chacun des ustensiles de cet ensemble est chargé d'énergie et d'émotion, les manipuler me procure un véritable bonheur, et je les chéris comme de véritables pièces de musée. En son temps, le maître de thé Sen no Rikyu fît travailler les artisans locaux pour la fabrication des chawan (qui jusque là, étaient importés de Chine). Bien loin l'idée de vouloir me comparer à Rikyu, mais pourquoi le wabicha (thé de la simplicité) devrait-il se pratiquer dans des chawan qui peuvent parfois atteindre des sommes astronomiques ? Où est la simplicité là dedans ? Où est le wabi ? Tout ne semble être que flatterie pour l'ego. Ce qui fait la noblesse d'un objet, c'est la valeur qu'on lui attache, rien à voir avec son prix, c'est une question de coeur avant tout. Et voilà pourquoi ce bol réalisé par Ulla est authentique à mes yeux, car il a été fait avec coeur.

Merci Ulla.
m(_ _)m



090208 : Manque de bol ?
bols à thé

Ulla Fröhle travaille la terre à la Poterie du Héron à Messanges (10 km de Soustons environ). J'ai toujours apprécié sa production : certaines pièces recèlent, selon moi, un petit quelque chose de franchement wabi. Aussi, ai-je été ravi lorsqu'elle accepta de me réaliser un bol à thé. Après lui avoir donné de brèves indications, je lui ai demandé d'interpréter elle-même ce que devait être un bol à thé. Quelques semaines plus tard, le résultat fut à la hauteur de mes espérances. Ulla avait réalisé une petite série de bols qu'elle m'invitait à voir avant cuisson. J'ai choisi celui situé au premier plan à droite sur la photo ci-dessus. Pourquoi ? ça c'est une autre histoire. Rien de très rationnel, juste de l'émotionnel. La prise en main, la forme, la texture, le poids, les imperfections... c'est un tout qui s'apprécie à l'instinct, avec le coeur plus qu'avec la tête, comme un jardin d'ailleurs. Certains diront peut être que l'on est bien loin d'un chawan (notez que je n'ai d'ailleurs pas employé ce terme pour dénommer la réalisation de Ulla), et alors ? Rikyu lui même ne s'est-il pas éloigné des convenances de son époque en délaissant les poteries chinoises ou coréennes, au profit d'une production locale ? Sans bien entendu vouloir comparer ma démarche à celle de Rikyu, je suis heureux d'avoir partagé un moment de création avec un artisan local, qui travaille avec de la terre locale (ou presque, parce que les Landes, c'est surtout du sable) et qui s'est investi complètement dans cette "aventure". Ulla m'a ainsi fait réaliser que chanoyu c'est aussi une histoire de partage en dehors du cadre formel d'un chashitsu, quelque chose qui peut s'appliquer à la vie de tous les jours et pour cela aussi, je lui suis très reconnaissant.

Pourquoi je parle de bol ici ? parce que ce bol, s'inscrit entièrement dans mon projet "fujijardins". Le jardin auquel je travaille n'a pour moi de sens que si ce bol existe, le premier étant en quelque sorte l'écrin du second. Ce bol constitue ce pourquoi j'ai imaginé mon jardin, il est la raison de tout ce projet. Voilà pourquoi je lui attache tant d'importance. J'ai en ma possesion deux chawan ramenés du Japon. Pourtant, je sais avant même qu'il n'ait reçu son émail, que ce nouveau bol sera celui auquel j'attacherai le plus d'importance, car il est pour moi bien plus "authentique" que mes deux chawan qui sont certes japonais, mais qui possèdent ce côté "production de masse" (même si l'un des deux est signé) qui me semble à présent bien éloigné du concept de thé wabisabi auquel je suis attaché.





ombre
 
  baseLine  
Shikoku Henro Tour 2010