Elements Constitutifs

Shima 島 (îles) : les îles ont évolué en nombre et en taille au cours de la période Heian. Du simple rocher immergé à une surface de plusieurs dizaines de mètres carrés, chacune a une fonction particulière. L'île principale (nakajima 中島) pouvait par exemple accueilir une estrade sur laquelle des danseurs ou des musiciens prenaient place lors de récèptions. Le Sakuteiki dénombre 10 formes d'iles différentes évoquant divers aspects d'îles et rivages naturels.

Le Mont Penglai (japonais : Hûraisan 蓬莱山), île-montagne sacrée qui selon une ancienne légende chinoise Taoïste, serait habitée par des hommes ayant trouvés le secret de la jeunesse éternelle. C'est un des thèmes majeurs des jardins nippons qui traversera les siècles et trouvera des échos dans les archétypes de jardins suivants, comme dans les karesansui par exemple. Sa représentation dans un jardin symbolise donc l'immortalité. C'est donc en toute logique que l'on peut retrouver sa représentation sur l'île principale ou sur une autre île du jardin (hûraigantû 蓬莱岩島). Généralement construite de pierres ou de terre, l'hûraigantû comporte quelques petites plantes accompagnées d'une pierre de forme pyramidale (hûraiseki 蓬莱石) ou d'un ensemble de pierres (hûrai renzan iwagumi 蓬莱連山石組) évoquant tous deux, la montagne sacrée. Mais si sa taille le permettait, elle pouvait aussi accueillir un pin (le pin étant symbôle de longévité également). Dans le cas où seule une pierre immergée est employée, cette dernière prend alors le nom de hûraitû 蓬莱島. Selon la légende, Hûrai est associé à deux animaux mythiques : la grue et la tortue (la première y vie, la seconde l'accueille sur son dos), on retrouvera donc souvent les îles de la grue (tsurujima 鶴島) et de la tortue (kamejima 亀島), indissociables l'une de l'autre, dans les environs de l'évocation de mont Hûrai.

Enfin précisons que dans le cadre d'un jôdo teien, l'île souvent de grande taille, pouvait accueillir les bâtiments eux mêmes comme c'est le cas au Byôdo-in. L'ensemble est alors la représentation du "Paradis de la terre Pure du bouddha Amida" et de son palais.