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131006 - A la recherche de...
L'automne étant propice à l'enracinement, une première série de végétaux (érables japonais, pieris japonica, aucuba japonica, bambou "sasa" (la même espèce que l'on trouve au Koto-in, lieu que j'affectionne tout particulièrement, etc. ) ont été posés au sol (dans leur pot) dans le jardin. Ils servent avant tout à structurer l'espace, à dissimuler (pour les plus grands), ou à attirer l'oeil en accrochant la lumière dans leur feuillage. Le fait de ne pas les mettre en terre de suite, permet comme avec l'ensemble des autres éléments du jardin, de pouvoir les déplacer à loisir jusqu'à trouver le "bon" emplacement. Bien entendu, il faut penser et anticiper le développement du sujet, la taille qu'il atteindra dans les années à venir, prendre en compte le fait qu'il perdra ou non son feuillage, etc. Tous ces paramètres sont en considération pour trouver un semblant d'harmonie.
La véritable harmonie ne se matérialisera qu'avec le temps, à condition que de bonnes bases aient été mises en place au préalable.
Toujours dans le même ordre d'idée, des pieux en bambou reliés par une ficelle servent à matérialiser les futurs takegaki aux emplacements "stratégiques" comme entre le sotoroji et uchiroji. Il est ainsi très facile de les ajuster en largeur, en hauteur et de modifier leur position.
à suivre… (ou pas)
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130929 - A la recherche de...
On déplace une pierre, puis une autre, puis une autre, puis une autre...
On recule, on observe...
Et le lendemain, on remet tout en place, pour finalement tout rechanger le sur-lendemain...
Il faut prendre son temps pour trouver l'harmonie. L'harmonie entre chaque élément qui compose un "groupe" (comme le tsukubai par exemple), mais aussi l'harmonie qui doit naître entre tous les "groupes" qui composent le jardin (comme entre le tsukubai et sôan, ou le tsukubai et machiai, ou encore le machiai et le sôan, etc).
Moins poétique, plus rationnel,
il faut aussi intéger des contraintes bien physiques : l'ensemble de la parcelle de terrain est équipée d'un circuit d'arrosage automatique enterré. Il me faut donc prendre en compte l'emplacement et le trajet effectué par les jets et ne pas venir placer un élement qui viendrait interférer avec l'installation. Bref, tout est affaire de compromis. Il faut essayer de trouver le meilleur parti en fonction de ce que l'on a à disposition.
Les photos ci-contre ne montrent qu'une étape de recherche. Les différents éléments (pierres et végétaux) ne sont que déposés au sol pour pouvoir juger de leur effet "in situ" et être re-déplacés à loisir.
Sur la première photo, en arrière plan, l'emplacement du sôan est délimité à l'aide de piquets et tasseaux de bois. Le sôan constituant le point central d'un roji, en le matérialisant au sol ainsi, il est alors plus simple de concevoir son environnement en "rayonnant" tout autour.
Mais tout ceci changera sans doute encore un peu demain...
Puis après demain... je n'ai pas encore trouvé précisément le positionnement optimal. Quant à l'harmonie, il faudra encore attendre un peu.
à suivre… (ou pas)
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130915 - Au Jardin...
Le jardin dont je dispose à présent est bien plus grand que celui de Soustons. Pourtant dans le cadre de mon nouveau projet (roji+chashitsu) ce n'est pas forcément un avantage, au contraire ! Ce n'est que mon avis, mais je trouve que les petits espaces sont bien plus adaptés aux jardins d'inspiration japonaise, quels qu'ils soient. C'est pour cette raison que j'ai décidé de ne m'occuper pour le moment que d'une petite partie seulement de la surface dont je dispose. Soustons m'a appris qu'un jardin de thé demande un entretien régulier et constant. Si au Japon, les jardins des temples peuvent bénéficier d'une main d'oeuvre nombreuse et volontaire (qui n'a jamais vu ces "oba-san" - grand-mères / grand-pères - accroupis dans la mousse, retirant méticuleusement chaque brin d'herbe disgracieux ? ) tel n'est pas mon cas.
J'ai commencé à débroussailler les abords de l'emplacement où se trouvera le sôan comme on peut le voir sur la photo ci-contre. Le chêne liège se trouve en haut à droite. Comme vous pouvez le constater, le terrain est en pente. Ce n'est pas la configuration optimale pour un roji, mais il existe de beaux exemples de jardin japonais qui ont tiré parti de ce genre de relief (Shisendo et Konpukuji que j'apprecie tout particulièrement, mais aussi, les Toji-in, Sanzen-in, Hokyoji, etc...).
Et après tout, un roji n'est-il pas sensé évoquer une ascension en montagne conduisant à un hermitage ? De fait, cela implique que l'entrée du jardin devra se trouver en contrebas de cette pente, à la hauteur du "Chêne Jeune"dont le tronc ferme le bord gauche de la photo.
Dans le fond, le bosquet d'arbres n'est pas sur mon terrain, il en constitue en fait la limite nord. Je ferais cependant en sorte de "l'intégrer" au jardin (technique appelée shakkei, 借景, litt. "paysages empruntés"). Soit dit en passant, cela ne devrait pas être trop difficile, puisque les arbres alentours semblent déjà faire partie de l'ensemble. La nature du sol est... sablonneuse... le sable est cependant légèrement plus foncé (plus riche en matières organiques donc) que celui de Soustons., mais cela reste un sol pauvre et acide (l'acidité étant plutôt une bonne chose pour les plantes japonaises qui sont habituées à ce genre de pH).
Ce sol entièrement recouvert d'un pseudo gazon, constituera le plus gros challenge qu'il me faudra relever puisque je pense le retirer complètement (du moins sur certaines parties "principales" dans un premier temps) pour voir si de la mousse pourrait venir s'y installer.
Sur la seconde photo, on discerne le bas du terrain (orienté à peu près à l'ouest donc), avec un vis-à-vis pas très heureux chez mon néanmoins sympathique voisin. L'autre gros challenge consistera à occulter cette partie sans toutefois stopper les rayons de soleil de la fin de journée, qui apportent une chaude lumière dorée au sol, lumière que j'aimerais beaucoup "inviter" à l'intérieur du sôan...
J'adore ce moment.
Ce moment, où le jardin commence à se "dessiner" peu à peu dans mon esprit.
Il faut faire durer le plaisir et ne pas se précipiter...
à suivre… (ou pas)
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130825 - La première !
J'ouvre donc aujourd'hui un nouveau chapitre des fujijardins, une "version 2.0", le point de départ d'un nouveau projet d'aménagement de jardin de thé qui sera accompagné, il va de soit, de son chashitsu.
A présent, il me faut faire connaissance avec ce lieu. Je ne le connais pas encore. Pour le moment je l'observe : Quel type de sol ? Comment est-il orienté ? Quelle est la course du soleil ? Quels sont ses points forts et faibles ? etc… Mais une chose saute au yeux lorsque on arrive sur place, c'est ce chêne liège majestueux, d'environ 250 ans qui trône là, comme maître absolu des lieux, mais qui néanmoins vous accueille chaleureusement à "branches ouvertes".
Quelle belle présence… nul doute qu'au Japon, il serait le siège d'un kami sama ! En tout cas il dégage quelque chose de fort ( on dirait même que cela pourrait être du わ ! ) et je sais dès à présent, que le chashitsu qu'il me faut construire se situera non loin de lui, lové sous ses branches épaisses. Et en parlant de branches… l'environnement est plutôt luxuriant. C'est ce qui manquait tant dans le jardin de Soustons. Pas les branches en elles-mêmes, mais l'ombre qu'elles offrent, cette ombre salvatrice pour la mousse et qui participe tant à l' atmosphère propre à l'esthétique sukiya, l'esthétique du monde du thé nippon.
わ est intrinsèquement lié à l'ombre, évidence que je "comprends véritablement" pour la première fois (une bonne occasion pour relire l'ouvrage de Junichirô Tanizaki sous ce nouvel éclairage, si je puis dire... ).
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