Elements Constitutifs
takarabuneishi 宝舟石 (litt. pierre-bateau-trésor)
Cette pierre à une forme, comme son nom le laisse supposer, qui évoque celle d'un bateau. Le mythe du takarabune 宝舟 (litt. "bateau-trésor),également appelé hôraibune 蓬莱舟 (litt. "bateau-mont-Hôrai"), trouve encore une fois son origine en Chine, et se rattache à celui des immortels du Mont Penglai (voir kamejima et tsurujima). Selon la légende ce bateau navigant depuis et vers le Mont Penglai (Mont Hôrai, en japonais), contiendrait d'immenses richesses et surtout l'élixir d'immortalité. De fait, sa représentation dans un jardin (pas spécialement "sec"), se trouve souvent à proximité de groupements de pierres (hôraiseki 蓬莱石) ou d'îlots (hôraigantô 蓬莱岩島) évoquant la montagne mythique, devait apporter richesses et longue vie au(x) propriétaire(s) des lieux.
La pierre a souvent la forme de la proue des anciens navires à l'avant, tandis que son centre est plat, et que l'arrière est à nouveau relevé, mais sans dépasser la hauteur de l'avant. Une des plus belles pierres de ce type, ce trouve au Daisen-in, photographiée ci-contre. Dans les jardins antérieurs à l'époque Edo (1603 - 1868), les pierres utilisées pour figurer le bateau-trésor, sont souvent épaisses, suggérant ainsi que les cales sont vides (ligne de flottaison haute) et de fait, que le bateau se dirige vers sa destination légendaire. A partir de l'époque Edo, des pierres plus fines sont employées, donnant l'illusion que le bateau est plus lourd (ligne de flottaison basse), et qu'il revient donc de son périple, les cales emplies de trésors.
Nous terminerons sur un petit aparté "littéraire". Soucieux de s'attirer les meilleurs auspices, beaucoup de personnes possédaient une peinture ou une gravure, du bateau-trésor. On y retrouve parfois représentés les 7 Dieux de la fortune, des grues, des tortues ou encore un petit poème, qui lu à l'envers, a la même prononciation que lu à l'endroit. Nous vous le présentons ci-dessous :
nagakiyo no / tou no nemuri no / mina mezame / naminori fune no / oto no yokikana
長き夜の 遠の眠りの 皆目覚め 波乗り船の 音のよきかな
(Me réveillant d'un profond sommeil après une longue nuit,
il me semble entendre le bruit d'un bateau vogant sur les vagues).
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