fujijardins.com  
 

de ce qui reste : 2008 - 2009 - 2010 - 2011 - 2012 - 2013 - 2014 - 2015 - 2016- 2017 - [2018]

 


111204 : Tadaima !

Je repose le couvercle du mizusashi... c'est fini...

Je suis rentré à la maison depuis une semaine. Je suis fatigué et j'ai un peu de mal à retrouver mon rythme... mais il reste les souvenirs des moments extraordinaires qui m'ont été donnés de vivre aux côtés de Julia, Nicolas, Guillaume et Jérôme.

Souvenirs et plein d'idées, de projets en tête pour prolonger cette aventure, la faire vivre au travers ce site bien entendu, mais aussi la partager davantage au travers des rencontres autour du thé au sein de Chisôan, la faire se développer en d'autres lieux, lui offrir d'autres supports, etc.

En attendant de pouvoir concrétiser tout cela, je vous propose une refonte de mon récit, organisé dans une nouvelle rubrique. Ces pages ont déjà un petit quelque chose des madeleines de Proust. Je regarde mes photos, je lis mes notes, je me souviens...

Je souhaite que ces pages vous fassent voyager autant qu'elles me transportent, encore maintenant.


à suivre (ou pas)...

 

 

 

ombre

 

Chujo Fondation, Takamatsu, Shikoku, Japon

à propos de la photo : cliché pris en réalité hier après midi... signe propitiatoire ?

111109 : Jour J, en route pour Shikoku Chanoyu Tour !

 

 

Jour de départ
Dans le ciel gris d'automne
Les grues me saluent

 

 


à suivre (ou pas)...

 

 

 


 
ombre

 

Chujo Fondation, Takamatsu, Shikoku, Japon

111108 : J-1

Histoire de se remettre dans le bain, voici une photo inédite prise l'année dernière, lorsque j'ai été invité fortuitement à venir assister à une "classe de chanoyu" à l'Université de Kagawa, lieu où nous allons résider à nouveau.

Comme j'ai déjà eu l'occasion de le préciser, sadô (la voie du thé) ne se résume pas à "faire le thé pour des invités". Ce que l'on appelle otemae (la précédure de préparation du thé en elle même), n'est qu'une infime partie de la vie d'un chajin (homme/femme qui se voue au thé), surtout lorsque celui-ci habite au fin fond des Landes.... (é_è)

Je ne sais plus quel sensei disait : "Chanoyu, c'est 80% de ménage"...
Tout est dit.

Cette demoiselle est complètement absorbée par sa tâche : tamiser le matcha (thé vert en poudre), qu'elle transvasera ensuite dans un natsume (pots majoritairement en bois laqué, utilisés pour le thé "leger" usucha que l'on sert aux occasions informelles). J'aurai l'occasion de revenir sur ce sujet le 14 novembre prochain.

Question : pour 300 invités, combien de kilo(s) de thé faut-il tamiser ?
^___^


à suivre (ou pas)...

 

 

 


 
ombre

 

Chujo Fondation, Takamatsu, Shikoku, Japon

111107 : J-2

Ci-contre, le roji de la Fondation Chujo. Je suis impatient de revoir Chujo sensei, Pour mémoire, nous avions passé une merveilleuse journée en compagnie de David Billa, "Tsuki"(son épouse), et Nobuko san, sympathique membre de Shikoku Muchujin que nous retrouverons cette année encore (voir le résumé ici).

C'est sous la houlette de Chujo sensei que sera organisé le chakai du 13 novembre prochain. Nous suivrons une séance de préparation la veille à la fondation. 300 invités à servir sur la journée en pleine rue marchande (le "Dome" est une place couverte sur une artère passante de Takamatsu) cela promet d'être "sport" ! ^_^

Cet évènement sera bien loin de la formalité d'un ochaji, mais la notion de partage n'est-elle pas la plus importante dans le thé dit "de la simplicité" (wabicha) ? Je me fais une joie à l'idée de pouvoir préparer des bols pour ces personnes qui viendront à notre rencontre, même si elles seront probablement toutes du 3eme âge (^__^). Chacun de mes bols devra être fait comme si c'était le premier et le dernier bol qu'il m'était donné de préparer. En tout cas, c'est comme cela que je souhaite aborder la chose, même si nous ne serons pas dans un cadre formel, le thé reste une offrande à l'autre. Peu importe le lieu, peu importe les objets que l'on utilise, peu importe même la forme, la façon de faire... seuls comptent la rencontre et l'instant présent : Ichigo ichie !

Nous nous rendrons à nouveau à la fondation le 15 pour assister à la cérémonie mensuelle organisée avec les éléves de Chujo sensei. Les choses devraient être un peu plus formelles cette fois-ci.

Enfin, il y aura la préparation de la conférence du dernier jour, où il est prévu là aussi, que nous préparions quelques bols de thé...

à suivre (ou pas)...

 

 

 


 
ombre

fukusa

111101 : J-8

Je vous ai déjà parlé de Monsieur Keiji Mihara que nous allons rencontrer à Shikoku le 17 novembre prochain. Sur la photo ci-contre, 大亀 (Ôkame, "grande tortue") le hanaire (vase) que je suis en train de terminer. Tout comme avec les chashaku que je peux réaliser, mon approche est totalement empirique et j'apprends à perfectionner ma technique au grès de mes essais. Pour Ôkame, il me reste encore à finir le polissage intérieur, mais je dois attendre que le bambou sèche un peu.

Comme beaucoup de choses appartenant au monde du thé, les apparences sont trompeuses. On pourrait penser que la fabrication d'un tel objet est simple. Mais il n'en est rien ! En premier lieu il faut choisir le "bon" bambou. Ensuite, il m'a fallu batailler une bonne demi-heure pour arracher la racine que j'avais choisie (Ôkame étant réalisé en bonne partie avec la partie souterraine d'un chaume de bambou)... j'en suis encore tout courbaturé ! ^__^

Puis commence le long nettoyage des racines qui poussent en étages superposés et tout autour du chaume. Ce sont les sections de ces dernières que vous apercevez sur la photo. Ces sections m'ont fait penser à un schéma traditionnel appelé kikkô (亀甲) évoquant les écailles d'une carapace de tortue (voir ci-dessous). D'où le nom que j'ai choisi pour ce hanaire.
motif japonais kikkô
Ensuite il faut découper la "bouche" du vase, trouver la "bonne" dimension et enfin poncer et polir l'ensemble des parties ayant été découpées. Chacune des opérations décrites ci-dessus est une occasion de faire un mauvais geste, de découper "de trop", de faire riper le ciseau à bois, bref de réduire à néant tous les efforts faits jusque là.

Ôkame est loin d'être une réussite totale. Il y a beaucoup de défauts trahissant mes gestes peu assurés, ma technique approximative. Mais, le tâtonnement est un bon moyen d'apprendre et surtout, je sais que le prochain hanaire que je ferais sera mieux, grâce aux précieux conseils de Mihara sensei que je ne manquerai pas de partager ici.

à suivre (ou pas)...

 

 

 


 
ombre

fukusa

à propos de la photo : cliché pris en octobre dernier à la fondation Chujo à Takamatsu, île de Shikoku, Japon

111025 : J-15

Dans 15 jours, si tout va bien, je serais sur le point de m'envoler pour Shikoku aux côtés de Julia et Nicolas (Shikoku Chanoyu Tour), et de Guillaume et Jérôme (Shikoku Bonsaï Tour).

Cette année, j'ai donc eu le bonheur de prêter main forte à Ozaki san, présidente de l'association Shikoku Muchujin, pour l'organisation du séjour consacré à chanoyu. Ce projet me tient donc tout particulièrement à coeur. J'avais demandé à Ozaki san s'il nous serait possible de visiter un artisan fabricant des kama (bouilloires pour chauffer l'eau du thé), malheureusement, cela n'a pas été possible, mais nous serons amenés à voir bien d'autres choses toutes aussi passionnantes (voir le programme au 110817). Et, si tout va bien, nous aurons droit à quelques surprises en bonus... je ne vous en dis pas plus pour le moment. (^____^)

Bien entendu, je ne manquerais pas de vous relater au jour le jour ce que nous vivrons, et il en sera de même pour mes compagnons de voyage.

Les Shikoku Tours 2011 s'annoncent, cette année encore, passionnants. Ne manquez donc pas ces rendez-vous quotidiens sur chacun des blogs des lauréats.

Alors, enfilez les zori ci-contre et suivez nous dès à présent !
(ou pas).

 

 

 


 
ombre
fukusa

111016 : sur le chemin...

Un fukusa 袱紗 est une pièce de tissu (généralement en soie de nos jours) utilisée par le teishu 亭主 (l'hôte) pendant otemae お手前 (processus de préparation du thé) pour purifier certaines parties de certains objets. Le fukusa est l'attribut du teishu.

Le fukusa ci-contre, arbore la siganture du iemoto 家元 (chef de file héréditaire) de Sôhen ryû 宗偏流 (branche de Tôkyô), école de thé japonaise créée par un samurai du nom de Yamada Sôhen 山田宗偏 (1627 - 1708), élève de Sen Sotan 千宗旦 (1578–1658), petit fils du fameux Sen no Rikyu 千利休 (1522 - 1591). Seuls les élèves de cette école sont autorisés à porter et à utiliser ce fukusa.

Ce fukusa est le mien. Il m'a été remis par Gilles "Sôki" Maucout (mon sensei) qui m'a fait l'honneur de m'introduire officiellement au sein de cette école. Je lui en suis infiniment reconnaissant.

J'aimerais pouvoir écrire que c'est un rêve qui se réalise, mais jamais je n'ai imaginé pouvoir faire un tel rêve ! Lorsque je démarre l'aménagement de mon jardin en 2005, mon seul but est d'essayer de me doter d'un cadre se rapprochant le plus (à mes yeux) de cette esthétique si particulière, propre aux roji (jardins de thé classiques), propre au style architectural que l'on appelle sukiya, cette esthétique qui me touche au plus profond de mon âme. Aujourd'hui, il reste encore beaucoup à faire au jardin et le thé, grâce à un heureux hasard, est venu frapper à ma porte alors que je ne l'attendais plus... Le thé est ainsi passé dans ma vie de l'arrière plan au premier, donnant une toute autre dimension à tout ce que j'ai pu faire jusqu'à présent et à tout ce que j'ai envie de faire dans le futur. Ce n'est pas un "nouveau virage", plutôt une évolution des choses qui s'est opérée de façon naturelle, sans calcul, ni volonté particulière, mais cela valait bien un nouvel habillage graphique pour fujijardins.com !

Yoroshiku onegaitashimasu
m(_ _)m

à suivre... (ou pas).

 

 

 



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Tsuki & David

111009 : Otemae automnal pour "Tsuki" et David

Je recevais il y a peu David Billa et "Tsuki", son épouse. J'avais fait leur connaissance en octobre de l'année dernière lors mon séjour à Shikoku et nous avons gardé le contact depuis. J'avais prévu à cette occasion de leur offrir le premier thé d'automne, mais un message envoyé par David la veille de leur venue, me laissant supposer qu'une annonce heureuse allait être faite le lendemain (sans toutefois en être certain), me fit changer mes plans à la dernière minute... toujours se préparer à l'imprévu... une des principales "règles" du thé.

A dire vrai, je n'ai pas totalement changé mes projets : le premier thé automnal restait d'actualité, l'imprévu ne peut tout de même pas changer le cours des saisons. Mais il me fallait revoir l'agencement du tokonoma et l'ordre de mes invités. Je n'étais pas à 100% certain de la teneur de la future annonce évoquée par David, mais le fait qu'il se soit inquiété de la composition du menu que j'allais servir, me conforta dans l'idée que ma première intuition était la bonne.
"Tsuki" serait donc le shokyaku (l'invité d'honneur).

Outre les préparatifs habituels, je sortais donc pinceaux et encre de chine pour me lancer dans la réalisation d'un shikishi "de circonstance". Je traçais un enso (motif zen que j'ai utilisé ici, avant tout pour son évocation de la notion de "rondeur") que j'accrochai le lendemain dans le tokonoma. Pour l'accompagner, je partais tôt faire un tour au bord du lac (j'y trouve toujours nombre de fleurs et plantes intéressantes pour mes chabana) et revenais avec assez peu de choses, mais suffisament pour confectionner ce que j'avais en tête. Je réalisais un chabana tout élancé, emprunt d'un fragile équilibre et m'y reprenais à plusieurs fois avant d'arriver à positionner "correctement" la tige principale. Au bout de celle-ci, une grappe minuscule de boutons floraux blancs.
A la base, de larges feuilles nourricières... chabana "de circonstance".

"Tsuki" et David sont arrivés pour l'heure du déjeuner. Retrouvailles joyeuses puisque leur dernière visite remontait à fin novembre de l'année dernière. Nous passons au salon et avant que "L'Annonce" ne soit officiellement faite, je demandais à "Tsuki" ce qui lui ferait plaisir de boire, ce à quoi elle me répondit "pas d'alcool s'il te plaît"... je souris. David me regarde et me sourit aussi... j'avais vu juste... mon tokonoma serait de circonstance...

Ce premier thé d'automne aura été un moment fort, dédié à cet heureux évènement qui va venir chambouler la vie de "Tsuki" et David. Mais ce chamboulement ne devait pas être le seul : une seconde annonce devait être faite, de celle qui impliquait que le thé partagé ce jour prenait des airs de "aux revoirs".
Si vous lisez Ogijima.fr, vous aurez compris de quoi je parle.

Bonne route à vous mes amis et au plaisir de partager un thé à nouveau en vos compagnies ! (mon petit doigt me dit que cela devrait se passer plus vite que prévu ^__^ ).

à suivre... (ou pas)

 

 

 

 
 
ombre
kabutomushi

110917 : kabutomushi 甲虫

Le 17 novembre prochain (si tout va bien) Julia, Nikosan et moi devrions faire la connaissance de Monsieur Keiji Mihara dans le cadre du SHIKOKU CHANOYU TOUR. C'est un artisan renommé de Shikoku qui travaille le bambou avec art. Sous sa direction, nous serons initiés à la confection d'un chashaku 茶杓 (écope à matcha) et d'un hanaire 花入 (vase). Cela fait quelques temps que je m'exerce à confectionner ces objets de thé avec plus ou moins de réussite. Je procède de manière totalement empirique, par tâtonnements et succession d'échecs. Certains se souviendront peut être de Kurikara 倶利迦羅, mon premier chashaku "réussi".

Je ne suis donc pas mécontent de pouvoir rencontrer Mihara sensei et j'espère bien qu'il nous fera part de quelques petites astuces qui me permettront d'améliorer mon rendement de chashaku "cassé/pas-cassé" (la phase de pliage de l'extrémité du chashaku, pour lui donner la courbure voulue, est critique).
A ce jour, j'ai réalisé une petite dizaine de chashaku, tous imparfaits, mais que j'ai tout de même offert de bon coeur à certains de mes invités.
Mon préféré reste hashi 橋 ("pont"), offert à mon sensei lors de notre première rencontre.

Le dernier chaskaku que j'ai fait, je l'ai pour une fois gardé pour moi. J'en avais besoin d'un plus petit que la moyenne, qui puisse s'harmoniser avec le petit chawan 茶碗 (bol à thé) que j'utilise pour chabako temae 茶箱手前 (voir explication plus loin). Ce chasaku est réalisé dans un morceau de bambou noir et il reste un "moignon" de branchette au niveau du noeud. Ces deux éléments m'ont immédiatement évoqués un insecte, plus précisément un kabutomushi 甲虫. Je l'ai donc baptisé ainsi. Kabuto fait référence au monde des bushi 武士, puisqu'il désigne les casques à larges ornements des samurai ; mushi veut dire "insecte". J'aime bien l'idée d'utiliser un nom d'insecte pour nommer un chashaku que je réserve à un temae trouvant son origine dans la Nature. En effet, lorsque les samurai étaient sur la route et/ou en campagnes, ils emportaient avec eux un nécessaire à thé dans une boîte en bois. Le thé était alors préparé en extérieur, en pleine nature. C'est de façon très schématique l'origine de chabako temae.

J'aurai l'occasion de revenir en détail sur l'élaboration de cet objet en novembre prochain.
La méthode de fabrication que j'utilise étant toute personnelle comme je l'ai déjà précisé, je préfère vous livrer une version plus orthodoxe prochainement.

à suivre... (ou pas)

 

 

 

 

 

ombre
Sôki sensei

110913 : Histoire d'eau...

Il y a tout juste un mois, je recevais Gilles Sôki Maucout, mon sensei. Cette visite, je la préparais depuis longtemps. Dans la mesure de mes possibilités, je voulais que tout soit le mieux possible. Si je reçois régulièrement du monde au sein de Chisôan, c'était bien la première fois que j'accueillais un maître de thé. Jamais je n'aurais imaginé que cela puisse arriver un jour lorsque je me suis lancé, en 2005, dans ce projet que j'ai baptisé "fujijardins". Tout le concept des "fujijardins" tourne autour du thé, bien avant même la notion de "jardin" elle-même. "fujijardins" ce sont des espaces aménagés et liés entre eux par et pour le thé. L'ensemble de ces espaces forment "mon jardin de thé", tout en étant bien conscient des irrémédiables manques et approximations qu'il comporte par rapport aux modèles qui m'ont inspirés. Mais je m'en contente, ou plutôt non, "je m'en satisfait".

Depuis le début de cette aventure, mon but a toujours été de pouvoir m'offrir un cadre pour sadô (Voie du thé). Aujourd'hui, j'ai ce cadre à disposition (même s'il reste encore beaucoup à faire), l'utilise quotidiennement et le partage volontiers avec qui m'en fait la demande. De belles rencontres se sont ainsi faites au sein de Chisôan depuis sa première utilisation officielle avec mon amie Wakako san et sa petite famille. Mais ce qui s'est passé le 13 août dernier, et le jour suivant, m'a profondément bouleversé. J'ai ressenti, pour la première fois de ma vie, un changement en moi même. Changement nul tiré de mon imagination, puisqu'il a rejailli sur mes proches par la suite... chanoyu n'est définitivement pas "simplement faire le thé"... enfin si, ce n'est finalement que cela (comme l'a dit Rikyu en son temps), mais cela va bien au delà de ça (comme Rikyu devait le penser certainement en prononçant ces mots célèbres). Mais tout ceci n'est que spéculation personnelle, je suis bien mal placé pour pouvoir en parler davantage : je ne suis qu'au début du michi, du chemin. J'ai beaucoup à apprendre.

Mais revenons au 13 août dernier. J'avais mis en ligne, les 11 et 12 août, deux photos ("J-2" & "J-1"). Ces photos sont en quelque sorte des instantanés des préparatifs qui m'ont occupés les 5 jours précédents l'arrivée de Sôki sensei.

 

 


Voilà plus d'un an que je devais terminer nombres de finitions diverses sur Chisôan. Boosté par la préparation de mon chakai ("réunion de thé"), j'ai enfin trouvé la force de réaliser ces tâches ingrates et à peine visibles. De même, j'ai aussi enfin remplacé la canisse "temporaire" aux abords du nigiriguchi de Chisôan par une barrière digne de ce nom. Tout ceci m'a occupé pendant 3 jours.

A "J-2", je me suis lancé dans la calligraphie du shikishi qui ornerait le tokonoma de Chisôan. Le mot que j'ai "dessiné" plus que calligraphié (je suis un total ignorant en matière de shodô) est : taki, c'est à dire "cascade". Vous pouvez "deviner" le résultat en situation sur la photo qui illustre ce billet. La calligraphie que le teishu (l'hôte) choisit pour orner le tokonoma est une sorte de "programme", une "indication" sur la thématique du temae qu'il va offrir.

A "J-1", les derniers préparatifs. Sur la photo, les objets (dans leur boîte de rangement) que j'ai sélectionnés pour l'occasion. Il faut prêter une grande attention à cette sélection. Bien entendu je ne possède pas une grande quantité d'objets de thé, et ceux en ma possession sont bien humbles, mais peu importe, il est important de trouver les bons objets (parmi ceux qui sont à notre disposition) qui vont "coller" au moment et au shokyaku (l'invité d'honneur).

Et puis le jour "J" arrive... derniers coups de balayette sur les tatami et dans le jardin, recherche et choix des végétaux pour le chabana (arrangement floral), confection de yokan ( "sucrerie" pour le thé), installation des objets dans le mizuya et le chashitsu, allumage des sumi (charbons), tamisage du macha, etc. Bref, veiller à que tout soit bien en place et se préparer à l'imprévu... La photo prise ce jour là, présentait en situation les objets sélectionnés pour okoicha temae (préparation du thé épais). Puis, une fois à l'intérieur de Chisôan, j'ai fait de mon mieux pour offrir à mes hôtes (je recevais également mon senpai) le meilleur moment qu'il me soit possible de donner.

A présent, peut être vous demandez-vous pourquoi j'ai choisi le mot taki pour orner le tokonoma de Chisôan ? C'est en tout cas la question qui a été posée par mes invités. La réponse ne pouvait être devinée : taki, élément "rafraîchissant" en cette chaude journée d'été, faisait ici essentiellement référence à l'élément "eau", clou de mon temae. Quel ne fût pas l'étonnement et le ravissement de mes invités, quand j' expliquais que cette eau qui venait de servir à la préparation du thé, avait été précautionneusement ramenée de mes (encore) fraîches vacances en Islande. Islande, pays où la Nature restée "naturelle", offre une eau potable partout, y compris celle qui court dans les ruisseaux, gonfle les rivières ou encore fait gronder les... cascades.

sadô ce n'est pas préparer le thé.
sadô, c'est se préparer au quotidien à préparer le thé.
chanoyu n'est que la partie immergée de l'iceberg.







 

ombre

Shikoku Chanoyu Tour


110817 : Shikoku Chanoyu Tour 2011

J'aurai donc la joie et le privilège d'accompagner les gagnants des Shikoku Tours 2011 en novembre prochain. Je serai tout particulièrement aux côtés de Julia et Nikosan qui couvriront le Shikoku Chanoyu Tour.
J'ai été contacté par Ozaki san (la présidente de Shikoku Muchujin,) il y a quelques temps, pour collaborer à ce projet tournant autour du thé et pour servir de coordinateur sur place.

Pour les passionnés de bonsai, c'est chez Jérôme et Guillaume que vous trouverez votre bonheur en suivant le Shikoku Bonsai Tour.
Je vous invite à faire un peu plus connaissance avec les gagants de cette année en consultant cette page.

Je suis infiniment reconnaissant à Ozaki san de la confiance qu'elle m'accorde et me fait une joie de revoir Higasa sensei, Chujo sensei et tous les membres de Shikoku Muchujin. Même si cette année je serai sur place en tant que membre actif de l'association Shikoku Muchujin, je tâcherai, tout comme l'année dernière, de vous faire partager au jour le jour cette nouvelle aventure qui s'annonce passionnante.

PROGRAMME DU SHIKOKU CHANOYU TOUR
09/11 départ de Paris à 20:10
10/11 Arrivée à Takamatsu à 19:15
11/11 Visite de la ville de Takamatsu en vélo ( Ritsurin Park, Tamamo Castle, Red Lighthouse, History Museum, Marugame-machi Shopping Mall)
12/11 Confection de wagashi (patisseries), higashi (« sec » à base de poudre de sucre de cannes) et omogashi (« humide » à base de pâte de haricot) sous la direction de
Mr. Ichihara au Sanyu-do ( Chujo Cultural Foundation Office). Réunion de préparation en soirée pour la « Dome Tea Ceremony » du lendemain.
13/11 “Dome Tea ceremony” au Marugame-machi Dome ( 300 personnes invitées !)
14/11 Confection d’un natsume (pot à macha) et meimei-zara (plateau pour wagashi) après la visite du « Lacquer Ware Institute ».
15/11 Participation au chanoyu mensuel de la Chujo Cultural Foundation.
16/11 Visite du temple Zentsuji en matinée.
Confection de kakejiku/kakemono sous la direction de Mr. Kozo Higasa. Visite du four à céramique « Henden »
17/11 Confection de chashaku (cuillière à thé en bambou) et de hana-hire (vase) sous la direction de Mr. Keiji Mihara ( Nakazu Bnsho-en Garden)
18/11 Allumage du four « Henden » (Marugame City) et chanoyu
19 & 20/11 Visite de sukiya (Pavillons de thé)
21/11 Séance de zazen matinale au Goshikidai. Visite des temples Hakuhoji et Negoroji dans l’après-midi
22/11 Journée libre
23/11 Préparation de la conférence finale du lendemain
24/11 Mise en place de la conférence en matinée. Chanoyu et conférence l’après-midi ( Sun Port Takamatsu, 70 personnes invitées)
25/11 Départ

à suivre... (ou pas).




 

 

 
 
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Jour J

110813 : Jour "J"

Aujourd'hui est un jour important. Je m'y prépare depuis le début de la semaine, même si ces deux derniers jours ont été les plus "intenses".

Aujourd'hui est un jour important : je reçois au sein de Chisôan, un maître de thé, mon sensei, Gilles Sôki Maucout venu tout droit de Paris pour l'occasion.
Patrice sera le second invité. Patrice est l'un de ses plus anciens élèves.
C'est mon senpai.

L'occasion ne sera pas formelle pour autant. Je n'ai de toute façon pas la capacité de tenir un tel type de rencontre. J'espère simplement réussir à offrir à mes invités le meilleur de ce qu'il me soit permis d'offrir dans le cadre de mes humbles compétences du moment.

Je réalise que sadô (la voie du thé) ce n'est pas préparer le thé.
sadô, c'est se préparer au quotidien à préparer le thé.
chanoyu n'est que la partie immergée de l'iceberg.

à suivre...(ou pas)

 

 

 

 

 

 


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Odogu

110812 : J-1

à suivre...(ou pas)

 

 

 

 

 

 


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taki

110811 : J-2

à suivre...(ou pas)

 

 

 

 

 

 


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taki

110811 : J-2

Mon amour pour la culture japonaise classique fait que je n'avais jamais mis les pieds à la Japan Expo, pensant que c'était une sorte de grande messe dédiée au manga, anime et autres cosplayers (un univers que je ne connais donc pas du tout et qui ne m'attire guère). Mais après cette "première", je dois avouer que l'expérience était intéressante. Certes, une grande majorité de l'évènement tourne autour des thèmes pré-cités, mais il y a aussi le "village japonais" (un pôle regroupant des exposants où la culture traditionnelle est à l'honneur) qui vaut le détour. Et puis, il y a cette ambiance bon enfant, on croise des personnes portant des costumes les plus extravagants les uns que les autres, j'ai véritablement découvert un monde qui m'était inconnu et j'ai été amusé de cette balade excentrique et excentrée de mes centres d'intérêts principaux.

Quant à ma "prestation", j'ai fait de mon mieux pour présenter dans les grandes lignes un ochaji : pas facile de condenser en une heure, devant une foule d'auditeurs hétéroclites, dans une ambiance de hall de gare, une expérience intimiste, forte en émotions et qui s'est déroulée sur près de 4h30. Malgrè le fait que je m'étais fixé comme objectif de simplement décrire les différentes étapes qui jalonnent un ochaji, mon flot de parole a été soutenu, et il a m'a fallu rester concentré pour tenir mon timing de 60 minutes (et pas une de plus !).

Après cette prestation, je ne savais trop quoi penser de tout cela, je n'arrêtai pas de me dire : "zut, j'ai oublié de dire ceci", "mince, je n'ai pas parlé de cela", l'heure était passée à toute vitesse et j'étais un peu frustré d'avoir été obligé de tenir un rythme aussi rapide pour décrire une expérience qui normalement se déroule hors du temps. Mais, mes inquiétudes se sont très vite dissipées lorsque des personnes sont venues spontanément à ma renconte pour avoir quelques explications supplémentaires et continuer à parler de thé. Au moins pour ces personnes, je me dis que mon intervention aura servi à quelque chose. Et même si je suis bien loin d'être la personne la mieux placée pour parler de ce monde complexe et fascinant qu'est l'univers de chanoyu (je ne suis qu'au début du chemin du chajin), même si les conditions de "foire" était loin d'être les plus adaptées à ce genre de sujet, j'ai été heureux de pouvoir partager ce que je sais avec d'autres personnes passionnées.

Merci donc à vous tous qui étiez là, j'espère avoir réussi à transmettre un peu de cette passion pour chanoyu qui brûle au fond de mon kokoro.
Aligato gozaimashita
m(_ _)m

Je vous rappelle que vous pouvez consulter les récits des journées consacrées au thé de mon voyage à Shikoku ici (au Eirakutei) et ici (à la Fondation Chujô).

 

 

 

 

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Shikoku Henro Tour 2010